Bien que l’éducation soit une priorité pour le Tchad, le pays fait face à d’importants défis dans la réalisation de l’objectif 4 des Objectifs de Développement Durable (ODD). Le taux de pauvreté de l’apprentissage au Tchad, qui atteint 94 %, est l’un des plus élevés au monde (cf. Livre blanc sur le Sahel, Banque mondiale 2022). En outre, l’accès à l’éducation demeure une contrainte majeure, avec plus de trois millions d’enfants non scolarisés.
La démographie du Tchad, où la moitié de la population est âgée de moins de 15 ans, aggrave cette situation. Aujourd’hui, près de trois millions d’enfants, soit un sur deux, ne sont pas scolarisés. Avec une population en forte croissance, il est estimé que plus de 9 000 salles de classe supplémentaires seraient nécessaires pour répondre aux besoins éducatifs. De plus, les enfants qui fréquentent l’école ne bénéficient pas toujours d’une éducation de qualité.
La faible disponibilité des ressources pédagogiques, notamment des manuels scolaires, constitue un défi majeur. À l’échelle nationale, seuls 4,4 % des élèves disposent de leur propre manuel de lecture et seulement 3,6 % ont accès à un manuel de mathématiques. Cette pénurie est particulièrement aiguë en milieu rural, où les ressources sont encore plus limitées.
Selon l’Annuaire statistique 2021/2022, le taux de redoublement est de 14 %, avec une prévalence plus élevée chez les filles (14,40 % contre 13,60 % pour les garçons). La mauvaise qualité de l’offre éducative constitue un autre obstacle qui impacte négativement la demande scolaire.
Le conflit qui a éclaté en avril 2023 au Soudan voisin a provoqué un afflux massif de réfugiés, ce qui a accru les besoins d’éducation pour les nombreux enfants déplacés, déjà difficiles à prendre en charge. En outre, les effets du changement climatique, tels que la sécheresse, la désertification et des précipitations violentes suivies d’inondations dévastatrices, ont gravement endommagé les infrastructures scolaires, privant des milliers d’enfants de l’accès à l’éducation.