Selon les données publiées par l’UNICEF, seulement 26 % des enfants âgés de 0 à 5 ans sont enregistrés à l’état civil au Tchad, ce qui signifie que plus de deux millions d’enfants de moins de cinq ans ne disposent pas d’un acte de naissance. Cette situation est particulièrement préoccupante pour les enfants issus des zones rurales et des ménages les plus défavorisés, qui ont trois fois moins de chances d’être déclarés à l’état civil que ceux vivant en milieu urbain et appartenant à des ménages aisés. L’étude de l’UNICEF révèle également que plus de 600 000 élèves, dont 30 000 à N’Djamena, sont scolarisés sans certificat de naissance.
L’absence de certificat de naissance expose ces enfants à diverses violations de leurs droits fondamentaux, telles que le mariage précoce, le travail des enfants ou encore la traite des êtres humains. De plus, ils courent le risque d’être recrutés comme enfants-soldats, surtout en période de crise. En l’absence de ce document essentiel, ils sont également exclus des programmes de santé, de protection sociale et d’accès à l’éducation, notamment en cas d’urgence humanitaire.
Afin de sensibiliser à ces enjeux, l’UNICEF, en collaboration avec le Ministère de la Communication, la Maison des Médias et l’Union des Journalistes du Tchad, a organisé un café presse le 10 février 2023. Cet événement, qui réunissait 25 points focaux, avait pour thème “Les défis de l’enregistrement des naissances au Tchad”. Les participants ont été informés des principaux défis liés à l’état civil, notamment sur “L’état des lieux de l’enregistrement des naissances au Tchad” et “Les initiatives gouvernementales visant à atteindre un enregistrement universel des naissances”.
Lors de cette rencontre, Yacinthe Sigui, spécialiste de la protection de l’enfance à l’UNICEF, a souligné que “Le Tchad accuse un retard considérable par rapport aux autres pays de la sous-région en matière d’enregistrement des naissances”, en s’appuyant sur les données récentes. Pour sa part, Ibrahim Ali Seid, directeur de l’Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANATS), a mis en avant les progrès réalisés, en précisant que le taux d’enregistrement des naissances est passé de 12 % en 2015 à 26 % en 2023. Il a également mentionné les nombreuses innovations mises en œuvre par le gouvernement, avec le soutien de l’ANATS, pour accélérer l’enregistrement des naissances dans le pays.
L’objectif de cette initiative était d’informer les journalistes sur les efforts entrepris afin de faciliter l’enregistrement des enfants de moins de cinq ans, avec l’appui de l’UNICEF.